Théâtre de l’Atelier

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Le Théâtre de l’Atelier est un théâtre historique situé au cœur de Montmartre, à Paris, réputé pour son héritage artistique et sa programmation exigeante. Ce lieu emblématique perpétue une tradition de création et d’audace depuis plus de deux siècles.

Description / Chiffres et données

Adresse : 1 place Charles-Dullin, Paris 18e
Capacité : 563 places
Une seule salle
Direction actuelle : Rose Berthet
Inscrit Monument Historique depuis 1965

Histoire (contexte, élaboration)

Le théâtre a été inauguré le 23 novembre 1822 sous le nom de « Théâtre des Jeunes Élèves », puis « Théâtre Montmartre », par Pierre-Jacques Seveste, détenteur de privilèges pour développer des théâtres de banlieue sous Louis XVIII. Montmartre n’est alors qu’un village en périphérie agricole de Paris.

Construction / Style

L’édifice a été construit par l’architecte Louis-Pierre Haudebourt dans le style néoclassique, avec une salle à l’italienne. Au fil du temps, la façade originale a évolué, les statues initiales ayant été remplacées par des masques et têtes typiques de 1900. Les colonnes en fonte du porche datent aussi du début du XXe siècle.

Décorations / Ornements

La décoration de la salle a été confiée à Alexandre-Evariste Fragonard, Ciceri et Martin, puis modifiée au fil des générations. La salle à l’italienne, aujourd’hui inscrite monument historique, conserve un cachet ancien. Les décors et costumes ont parfois été réalisés par des artistes célèbres, dont Picasso et Chagall lors d’une mise en scène d’Antigone.

Évolution dans le temps

Depuis sa création, le théâtre a connu de multiples changements de propriétaires et de noms (Théâtre du Peuple, Théâtre Montmartre). Il s’est transformé en cinéma en 1913, avant d’être repris par Charles Dullin en 1922 qui lui donne une identité forte de lieu d’expérimentation dramatique. Après Dullin, André Barsacq, Pierre Franck et Laura Pels se succèdent, chacun contribuant à la modernisation et à la perpétuation de son exigence artistique.

Fonction actuelle

Le Théâtre de l’Atelier fonctionne aujourd’hui comme une salle de spectacle privée, accueillant aussi bien des pièces contemporaines que des classiques. Il propose des lectures, des concerts et des événements professionnels et privés tout en restant ouvert au grand public.

Légendes / Mystères

Aucune grande légende ou mystère officiel liée au lieu n’est documentée à ce jour.

Insolites

La façade a été modifiée au début du XXe siècle, les statues remplacées par des masques de théâtre
Un bar au premier étage offre une vue atypique sur la place Charles Dullin
Le théâtre est l’un des rares « dés-encastrés » de Paris, c’est-à-dire séparé des immeubles voisins

Choses que l’on ne savait pas sur ce lieu

Charles Dullin y a mis en scène une version d’Antigone avec Cocteau, Honegger, Picasso et Chagall contribuant à différents aspects artistiques.
Le lieu fut autrefois lié à la redécouverte des ossements de Louis XVI et de Marie-Antoinette en 1814, grâce aux interventions de Pierre-Jacques Seveste.
Il est le premier théâtre de la Butte Montmartre encore en activité aujourd’hui.

Faits marquants

Ré-ouverture triomphale en 1907 avec Sarah Bernhardt dans La Dame aux Camélias.
Transformation en cinéma en 1913
Prise de direction par Charles Dullin en 1922, qui fera du lieu un laboratoire d’essais dramatiques.
De nombreux grands comédiens y ont débuté ou triomphé : Sarah Bernhardt, Brigitte Bardot, Jean-Paul Belmondo, Michel Bouquet, Laurent Terzieff.

Dans la culture populaire (art, littérature, cinéma, télévision, musique, autre)

Le théâtre, ses coulisses et sa scène apparaissent dans le film Le Rideau rouge réalisé par André Barsacq avec Michel Simon et Pierre Brasseur.
Antonin Artaud y a écrit à propos de l’enseignement de Dullin, révélant une mystique oubliée de la mise en scène théâtrale.
Plusieurs mises en scène incontournables ont marqué l’histoire du théâtre moderne français.

Citation sur le lieu

« L’Atelier n’est pas une entreprise théâtrale, mais un laboratoire d’essais dramatiques. » — manifeste de Charles Dullin, ancien directeur, qui résume l’esprit artistique du lieu.

Sources